Réponse à l’article de P. Astor paru dans Electron Libre le 26 septembre 2012.

Quand Philippe Astor écrit que le streaming de musique est dans une impasse, il tire des conclusions trop hâtives.

 

En effet :

 

  • Le chiffre d’affaires mondial du streaming par abonnement a progressé de 58 % ente le 1er semestre 2011 et le 1er semestre 2012 pour atteindre 309 millions de dollars.

 

Cette spectaculaire croissance se retrouve chez chacun des principaux marchés : +78% aux Etats-Unis, +83 % en Grande Bretagne, +48 % en Allemagne et +80 % en Suède,+24% en France .

 

  • La croissance mondiale du chiffre d’affaires des abonnements (+58 %) est près de 7 fois plus élevée que celle du marché numérique mondial (+8.9 %).

 

Au sein des cinq principaux marchés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande Bretagne, France), c’est en France que la part des abonnements, au sein du chiffre d’affaires numérique, est la plus importante avec près de 25 % pour une moyenne mondiale de 11 %.

 

Le cas de la Suède illustre parfaitement le succès de ce mode de consommation de la musique : les abonnements streaming y représentent 89 % des revenus numériques.

 

  • La forte croissance du streaming par abonnement ne s’est pas opérée au détriment du téléchargement légal (dont le chiffre d’affaires mondial a progressé de 13 % entre le 1er semestre 2011 et le 1er semestre 2012) mais par l’attrait de nouveaux consommateurs.

 

  • La forte croissance du streaming par abonnement s’est opérée sans la présence du principal distributeur de musique numérique : iTunes.

 

L’arrivée d’iTunes sur le marché du streaming par abonnement pourrait voir le jour en 2013 donnant ainsi un nouveau coup d’accélérateur à ce marché.

 

  • La forte croissance du streaming par abonnement s’est opérée malgré des échanges P2P encore importants.

 

La gratuité de la musique reste un frein à l’offre légale dont le modèle par abonnement fait partie.

 

  • La forte croissance du streaming par abonnement s’est opérée malgré l’absence de campagnes marketing.

 

En France : Deezer et Spotify n’ont jamais communiqué sur leurs offres par le biais de campagnes publicitaires, ni en presse ni en radio ni en télévision.

 

Ce mode de consommation a ainsi un fort potentiel de développement compte tenu du déficit de notoriété de ces acteurs.