Bowie toujours

BOWIE BURGALAT

Bowie c’est le roi MAYA de Raymond Loewy : Most Advanced Yet Acceptable. C’est la musique pop à son plus haut niveau d’exigence artistique et de clarté. Ce sont des ondes étranges qui se faufilent jusqu’aux stands de tir des fêtes foraines. Il y a toujours un accord inattendu mais ça ne se remarque pas, tout est fluide et concis, il ne cherche pas à étaler sa sophistication : il n’est pas narcissique.

Bowie c’est un passeur qui ne vole jamais. Personne n’a autant revendiqué et fait partager ses influences, ses admirations, ses engouements, sans jamais chercher à les imiter. Comme si le simple fait de les exposer le déliait de tout maniérisme. Là où d’autres copient servilement tout en escamotant le modèle, Bowie transcende, toujours très loin du point de départ. C’est l’anti-vampire.

Bowie c’est un producteur premier de cordée qui tire tout le monde vers le haut, c’est le costume au service de la théâtralité et pas des marques, c’est le spectacle intégral, c’est… il n’y a personne d’autre dont j’aimerais autant être l’ami. Avec la maturité son absence de négativité me pèse un peu, il lui arrive d’adouber des gens qui n’arrivent pas à ses orteils. Mais ses défauts me vont. C’est ça l’amitié, non? Je suis son ami.

Bertrand Burgalat
(le 7 janvier 2015, pour le livre David Bowie ouvre le chien de Jérôme Soligny)

Written by BURGALAT