L’IFPI présente aujourd’hui  la nouvelle édition de l’étude réalisée par Ipsos Connect, qui décrypte les nouveaux modes de consommation de la musique dans le monde aujourd’hui et les tendances à venir. Cette enquête a été menée dans 13 marchés majeurs de la musique enregistrée auprès d’internautes âgés de 13 à 64 ans, offrant ainsi une perspective unique sur l’engagement du public pour la musique.

La Musique a un impact considérable dans nos pays et nos cultures. L’enquête montre que  96% des internautes sur 10 âgés de 16 à 64 ans  dans le monde, consomment de la musique légalement : ils achètent des CDs et des vinyles, des fichiers numériques ; ils sont 45% à utiliser des services légaux de streaming audio, et 75% des plateformes de streaming vidéo. En moyenne, les consommateurs utilisent aujourd’hui 4 moyens légaux différents pur écouter la musique.

 

INTERVIEW Guillaume Leblanc à CULTUREBIZ

13 septembre 2017 – Propos recueillis par Jason Moreau-  CultureBiz, l’actualité des industries de la Culture à 360°

Guillaume Leblanc – SNEP : « La rémunération minimale garantie est sans équivalent dans le monde »

Les leaders du marché de la musique enregistrée sont à pied d’œuvre pour que le retour de la croissance se confirme en fin d’année 2017 et s’inscrive dans la durée. L’évolution du streaming dans les habitudes de consommation, le renforcement de l’exposition de la musique à la télévision et de  la diversité des diffusions en radios, et l’intensification de la lutte contre le piratage sont des priorités pour que l’offre de la musique soit consolidée. En parallèle, l’enjeu majeur consiste pour les créateurs et ayants-droit à obtenir la juste répartition de la valeur créée par la consommation de la musique sur les plateformes. Le partage de la valeur rythmera l’actualité du second semestre en France et à Bruxelles. Le Syndicat National de l’ Edition Phonographique (SNEP) est en première ligne sur l’ensemble de ces dossiers pour défendre les intérêts des producteurs. Dans une interview à CultureBiz, Guillaume Leblanc, Directeur Général du SNEP, analyse l’état actuel du marché de la musique enregistrée, commente les indicateurs de l’exposition de la musique dans les médias et évoque les attentes de secteur en matière de piratage et de transfert de valeur. Il s’explique également sur les négociations de la rémunération minimale au point mort depuis juillet.

CultureBiz : Les résultats du 1er semestre préfigurent-ils une inflexion sur l’année 2017 ? Deux lectures peuvent être faites. La 1ère, que la baisse du physique s’accélère avec pour effet une bascule prématurée vers le streaming. La 2nde, que la baisse du physique s’explique par l’absence de sorties majeures, de quoi confirmer le caractère hybride du marché et expliquer l’aspect aléatoire de la courbe ? 

Guillaume Leblanc : C’est la combinaison de ces deux tendances qui explique l’inflexion du marché constatée au 1er semestre. Cela fait plusieurs années que la baisse des ventes physiques est amorcée, nous sommes donc face à une évolution structurelle et le semestre écoulé n’a fait qu’accélérer cette tendance de fond, même si nous conserverons en France, et c’est heureux, un réseau de distributeurs physiques très important. Mais les mois écoulés ont aussi et surtout confirmé la forte dynamique de la consommation de musique en ligne : pour la première fois, les revenus issus du numérique (55,1%) ont supplanté ceux des supports physiques (44,9%). C’est un point de bascule qui est à mettre au crédit du streaming qui ne cesse de confirmer son potentiel. Il est toutefois encore trop tôt pour affirmer que 2017 ne confirmera pas les bons chiffres de 2016, ne serait-ce que parce que les derniers mois de l’année sont traditionnellement les plus importants pour cette industrie.

« Renforcer le dialogue pour l’exposition de la musique »

Le retour de la croissance du marché en 2016 n’a pas été synonyme de meilleure exposition dans les médias. D’après le premier bilan de la mesure Bordes, pas moins de 6 des 9 radios musicales du panel Yacast sont en deçà du quota de 35%, dont Fun Radio, Ado et NRJ. Comment ces chiffres sont-ils interprétés par les producteurs ?

Les radios demeurent des partenaires, même à l’ère du streaming, notamment pour démarrer et développer les carrières des artistes. Nous sommes donc naturellement attentifs au respect de la volonté du législateur qui a souhaité réinjecter de la diversité sur les ondes. Cependant, et comme le soulignait le CSA dans son dernier rapport d’activité, certaines radios ne respectent le nouveau cadre légal et continuent de matraquer à l’envi certains titres francophones. Je note que des mises en garde ont été prononcées par le CSA qui, de notre point de vue, n’ont pas porté leurs fruits puisque la situation demeure préoccupante sur certaines radios d’après les dernières données Yacast. Nous demandons simplement au CSA de faire respecter la loi.

La part des clips francophones diffusés en télévision s’élève à 45% d’après les données de Yacast. S’y ajoute une concentration des genres autour de l’électro, de la chanson et de la pop urbaine. Quels sont les moyens d’action dont disposent les producteurs pour renforcer la présence de la musique à la télévision ?

Le constat est toujours amer pour la filière musicale. Malgré nos efforts collectifs, la musique demeure le parent pauvre du paysage audiovisuel alors que diffusée en prime-time, elle réalise des succès d’audience parmi les meilleurs de l’année ! La contrainte est souvent nécessaire pour ses acteurs si on veut se donner une chance de ne pas voir la musique disparaître des antennes. Cela n’empêche toutefois pas le dialogue, comme on l’a vu au sujet la nouvelle convention de M6 ou plus récemment avec CStar qui a inauguré notre partenariat sur le Top Album qui sera désormais diffusé chaque samedi. Je n’oublie pas non plus France Télévisions qui semble clairement manquer d’audace, ce qui devrait pourtant être la marque de fabrique du service public. À quand un grand prime time régulier sur France 2 autour de plusieurs générations d’artistes ?

« L’accord du 6 juillet est le fruit d’un compromis entre les deux parties »

Les syndicats d’artistes ont demandé la non-extension de l’accord du 6 juillet instaurant une rémunération minimale. Ils en demandent la caducité à défaut d’une reprise des négociations. Le taux à deux chiffres en net et la non-prise en compte de l’avance sont leurs conditions. Quelles sont les marges des producteurs en termes de compromis ?

Rappelons d’abord que l’accord signé le 6 Juillet par 4 syndicats d’artistes et les 2 syndicats de producteurs est déjà le fruit d’un compromis et le résultat de négociations longues et complexes dans lesquels nous avons fait de larges concessions. J’en veux pour preuve la vingtaine de Commissions Mixtes Paritaires qui se sont tenues entre partenaires sociaux, dont 13 uniquement consacrées à la rémunération minimale garantie. Au sein du collège Producteurs, un vrai travail de fond a été réalisé avec les professionnels pour prendre en compte la diversité des labels et leurs réalités économiques, dans un contexte de production musicale de nouveautés structurellement déficitaire, comme l’a justement rappelé l’étude sur la partage de la valeur menée par BearingPoint et publiée récemment par le Ministère de la Culture. Il en a résulté une proposition commune défendue par le SNEP, l’UPFI et la FELIN, qui prévoit une alternative entre avance minimale et taux minimal entre l’artiste et son producteur. Je rappelle que cette proposition était connue dans ses moindres détails dès le 31 mars dernier par les syndicats artistes ! Face à l’attitude ubuesque de ces mêmes syndicats manifestant leur opposition à un texte qu’ils avaient pourtant signés 48 heures avant en toute connaissance de cause, nous avons accepté de reprendre le dialogue dans le cadre de la mission de médiation confiée par la ministre à Denis Berthomier, car nous demeurions attachés au dialogue. Force est de constater que notre bonne volonté s’est heurtée à certaines positions dogmatiques. Je demande donc aux syndicats d’artistes de bien réfléchir à la portée de cet accord dans toutes ses composantes, accord qui n’a pas d’équivalent dans le monde.

Un nouveau consensus n’est donc pas à l’ordre du jour. Le risque d’une rémunération minimale moins avantageuse n’est-il pas plus important pour les syndicats de producteurs si l’ Etat reprenait la main ?

Il ne s’agissait pas d’avantager l’une ou l’autre des parties mais bien de construire entre partenaires sociaux responsables un accord inédit. Les oppositions exprimées nuisent considérablement au dialogue social dans notre filière, et rejaillissent d’une manière générale négativement sur notre secteur. Quant aux velléités éventuelles de l’ Etat de reprendre la main par le biais d’une Commission administrative indépendante, c’est la garantie pour les artistes de rendre encore plus compliqué et clivant un débat déjà difficile. Je ne suis pas certain que ce soit l’intérêt de leurs représentants syndicaux.

« Les pouvoirs publics doivent rompre avec l’inertie et faire preuve de volontarisme »

La fermeture de plusieurs services illégaux vous rend-elle optimiste quant aux efforts et politiques visant à enrayer le piratage ?

Le piratage a toujours été une des priorités des producteurs de musique, comme d’ailleurs de tous les acteurs de la filière musicale. Depuis 10 ans, la démonstration du préjudice du piratage sur nos métiers est limpide. À côté des actions qui peuvent être menées par les représentants des producteurs et des autres ayants-droit, je pense notamment à la fermeture il y a quelques jours du premier site de stream-rippping YouTube-MP3. Les pouvoirs publics doivent rompre avec l’inertie et les tabous du précédent quinquennat et faire preuve de volontarisme sur un sujet qui demeure finalement très politique. Nous attendons donc une vraie ambition gouvernementale car le piratage ruine la création et assèche la diversité culturelle. L’une de nos priorités concerne la responsabilité des intermédiaires, et en particulier des moteurs de recherche, qui continuent à faciliter l’accès aux contenus illicites. La récente décision de la Cour de Cassation dans l’affaire Allostreaming a d’ailleurs rappelé que les moteurs de recherche et les fournisseurs d’accès devaient contribuer à la lutte contre le piratage. Les pouvoirs publics ne peuvent ignorer cette réalité.

Lors de son intervention au Midem, l’eurodéputé Jean-Marie Cavada a fustigé l’inactivité de la filière musicale dans la lutte contre le transfert de valeur. L’engagement de la filière est-il à la hauteur des enjeux à Bruxelles ?

Nous multiplions et multiplierons les initiatives dans les prochaines semaines à l’approche d’un débat sans doute très difficile au Parlement européen, les représentants de quelques grands acteurs américains ayant beaucoup de relais et surtout des moyens financiers considérables. Je rejoins toutefois le député Cavada sur le fait que la mobilisation des artistes sur ce sujet du value gap sera essentielle pour faire comprendre à notre partenaire qu’est YouTube que la juste rémunération est l’essentiel et non pas l’accessoire. Partout en Europe, les créateurs savent compter sur la ténacité du Gouvernement français et de nos députés européens. Ce toutefois n’est ni en formulant aux producteurs des demandes irréalistes et déraisonnables dans le cadre de nos discussions nationales sur la rémunération minimale garantie – ni en voulant taxer les plateformes de streaming européennes par un droit à rémunération additionnelle en faveur des sociétés de gestion collective – qu’on apportera des réponses à l’enjeu de la rémunération. Cessons de jouer les uns contre les autres et travaillons ensemble à une amélioration du cadre juridique sur la notion d’hébergeur, qui permettra demain aux artistes, auteurs et producteurs d’être rémunérés par un acteur comme YouTube à la hauteur de leurs attentes.

 https://culturebiz.fr – @CultureBiz_fr

Capture logos SNEP UFPI & FELINLes producteurs de musique du SNEP, de l’UPFI et de la FELIN ont uni leurs efforts pour garantir une rémunération minimale aux artistes et répondre ainsi aux demandes de ces derniers, dans un contexte de développement des nouveaux modèles d’exploitation de la musique en streaming.

Sous l’égide du ministère de la Culture et du ministère du Travail et dans le cadre de la convention collective de l’édition phonographique, cet accord est intervenu à l’issue de la réunion de la commission mixte paritaire du jeudi 6 juillet, après une série de 13 réunions entre les partenaires sociaux depuis septembre 2016.

Une garantie de rémunération minimale aux artistes pour les exploitations en streaming de leurs enregistrements était prévue dans l’accord du 2 octobre 2015 pour un développement équitable de la musique en ligne et dans la loi LCAP du 7 juillet 2016, qui confiait aux organisations patronales et syndicales de la musique enregistrée le soin d’en déterminer les modalités.

En effet, les artistes interprètes sont présumés salariés par le code du travail et à ce titre, ils négocient des accords collectifs avec leurs employeurs. Cette situation est une spécificité de la législation française.

En prévoyant des rémunérations minimales pour l’exploitation en streaming de leurs enregistrements, cet accord marque une avancée indéniable pour les artistes, tout particulièrement pour les artistes émergents et en développement, quel que soit le label avec lequel ils signent un contrat.

L’accord conclu propose un point d’équilibre, fruit de concessions réciproques. Il met en place un cadre permettant au producteur et à l’artiste de choisir d’un commun accord, dans leur relation contractuelle, l’une des deux options suivantes pour les exploitations en streaming :

– Une rémunération minimale sous forme de taux de redevance, sensiblement équivalents aux taux moyens et médians constatés en France par l’étude BearingPoint/ ministère de la Culture, publiée la semaine dernière.

– Une rémunération minimale sous forme d’une avance assortie de taux de redevance. Le montant de cette avance est d’un niveau substantiel au regard du chiffre d’affaires réalisé par la grande majorité des nouveautés produites en France.

Or ces minima conventionnels ne sont qu’un plancher, au-delà duquel artistes et producteurs pourront naturellement convenir d’une rémunération plus importante.

Ces avancées s’inscrivent dans un contexte de fragilité de la production locale, dont l’étude précitée a constaté le caractère déficitaire pour l’ensemble des producteurs.

Enfin, cet accord est bâti sur de nombreux paramètres car il prend en compte la diversité des modèles de distribution.

Logos IFPI RIAA BPI

La justice américaine approuve la fermeture mondiale du site YouTube-mp3.org

Londres et Washington DC, jeudi 7 septembre 2017 – YouTube-mp3.org, jusqu’à présent le site leader pour la mise à disposition illicite de musique en stream ripping, a fermé, à la suite d’une action en justice des maisons de disques américaines et britanniques.

Le site basé en Allemagne, qui réunissait 60 millions de visiteurs du monde entier chaque mois, a mis un terme à toutes ses activités et son opérateur s’est engagé pour l’avenir à respecter les droits  des artistes et des producteurs de musique.

Le stream ripping, procédé consistant à créer un fichier téléchargeable à partir d’un contenu disponible en streaming, est désormais la forme prédominante de piratage de musique en ligne. Les sites comme YouTube-mp3.org permettent d’extraire un fichier audio d’un contenu audiovisuel –  généralement un clip vidéo – et le propose aux utilisateurs sous forme de téléchargement gratuit et permanent, qu’ils peuvent ajouter à leur bibliothèque.

Ces sites bénéficient de forts taux de fréquentation et tirent leurs profits de la publicité. Les revenus publicitaires mensuels générés par YouTube-mp3.org sont estimés à plusieurs centaines de milliers de dollars, et émanent de marques très connues. Pour autant, ces sites ne reversent rien, ni aux artistes ni aux créateurs de la musique.

L’action judiciaire internationale menée contre YouTube-mp3.org par les organisations représentant des maisons de disques aux États-Unis et en Grande Bretagne a démontré la nature illégale flagrante du stream ripping, constituant un avertissement sérieux pour d’autres sites similaires.

Frances Moore, Chief Executive de l’IFPI déclare: “Les sites de stream ripping transgressent de façon éhontée les droits des artistes et des producteurs de musique.

Aujourd’hui, les maisons de disques et les services légaux de musique en ligne coopèrent pour offrir aux consommateurs un choix inédit d’accès à la musique légale, pour leur permettre de l’écouter où et quand ils le désirent – des centaines de plateformes disposant de plus de 40 millions de titres –  tout en rémunérant les artistes et les labels. Les sites de stream ripping ne devraient pas être en mesure de compromettre ces efforts, et nous continuerons donc à les poursuivre judiciairement. »

“C’est une victoire majeure pour des millions de fans, comme pour les créateurs et les services de musique en ligne” ajoute Cary Sherman, Chairman et CEO de la RIAA.

« L’un des sites de stream ripping les plus nuisibles ferme ses portes. Ces sites compromettent la bonne santé du marché légal et les moyens d’existence de millions de créateurs dans le monde. La conclusion rapide et positive de cette affaire devrait envoyer un signal très clair aux opérateurs de sites de même nature. »

Geoff Taylor, Chief Executive du BPI, conclue: “ ce site illicite ne copiait pas seulement des streams, il spoliait les artistes. La plupart des fans savent que consommer la musique à partir de sites légaux, c’est soutenir les artistes qu’ils aiment et c’est aussi permettre aux labels de produire et accompagner la nouvelle génération de talents. La musique est à l’aube d’un futur prometteur à l’ère du streaming, mais il ne verra le jour que si nous agissons avec détermination à l’encontre des offres illicites qui siphonnent la valeur créée sur ce nouveau marché.

En Grande-Bretagne, le BPI qui représente les producteurs de musique, a averti le site YouTube-mp3.org qu’il ferait l’objet de poursuites judiciaires s’il ne cessait pas immédiatement toute activité violant les droits d’auteur. En 2016, ce dernier avait accepté de bloquer les téléchargements effectués par les utilisateurs britanniques.

Aux États-Unis, les actions judiciaires contre YouTube-mp3.org ont été menées pour le compte des labels américains par la RIAA devant la cour fédérale de Californie, pour violation flagrante des droits des producteurs. Dans l’accord conclu avec les maisons de disques, le site s’engage à  cesser toutes ses activités, à ne plus contrevenir aux droits d’auteur et droits voisins, et à se conformer à l’injonction formelle qui lui est faite, avec     l’approbation de la cour fédérale.

Le stream ripping est aujourd’hui la forme de piraterie la plus prolifique dans le monde. Selon une étude menée par l’IFPI et IPSOS, les sites de stream ripping opèrent à une très large échelle, avec 53% des 16-24 ans utilisateurs de ce procédé.

Cette pratique est une menace pour tout l’écosystème de la musique, et notamment pour les plateformes numériques respectueuses des droits qui cherchent à recruter des utilisateurs et des abonnés  pour leurs offres légales. L’industrie de la musique enregistrée va s’appliquer à poursuivre sans relâche les autres sites de stream ripping.

Pour plus d ’information, contacter:

 IFPI:  John Blewett john.blewett@ifpi.org

+44 (0)20 7878 7900

 BPI: Gennaro Castaldo, gennaro.castaldo@bpi.co.uk

+44 (0)20 7803 1326 / +44 (0)7801 194 139

 RIAA:  Jonathan Lamy, jlamy@riaa.com, Cara Duckworth, cduckworth@riaa.com

+1 202 857 9627

 

Notes to editors:

About IFPI

IFPI is the organisation that promotes the interests of the international recording industry worldwide. Its membership comprises some 1,300 major and independent companies in 58 countries. It also has affiliated industry national groups in 57 countries. IFPI’s mission is to promote the value of recorded music, campaign for the rights of record producers and expand the commercial uses of recorded music in all markets where its members operate.

www.IFPI.org | Twitter: @IFPI_org

 About RIAA

The Recording Industry Association of America® (RIAA) is the trade organization that supports and promotes the creative and financial vitality of the major music companies. Its members comprise the most vibrant record industry in the world, investing in great artists to help them reach their potential and connect to their fans. Nearly 85% of all legitimate recorded music produced and sold in the United States is created, manufactured or distributed by RIAA members.

www.riaa.com | Twitter @RIAA

About the BPI (British Phonographic Industry) Promoting British Music

The BPI is a record labels’ association that promotes British music and champions the UK’s recorded music industry – the world’s third largest. The BPI also safeguards the rights of its members and of all the artists, performers and record label members of PPL, who collectively create around 99 per cent of all legitimate sales and streams of music in the UK. The BPI’s membership consists of over 400 independent labels and the UK’s three ‘major’ companies, which together account for over 80 per cent of domestic music consumption.

www.bpi.co.uk | Twitter @bpi_music

 

Capture logos SNEP UFPI & FELIN

Les syndicats d’artistes mènent à l’échec la médiation sur la Garantie de Rémunération Minimale

Les producteurs de musique du SNEP, de l’UPFI et de la FELIN expriment leur totale incompréhension devant l’attitude choquante des syndicats d’artistes et de certaines organisations non représentatives, dans le cadre des discussions sur la Garantie de Rémunération Minimale.

En effet, après avoir renié l’accord conclu, le lendemain même de sa signature le 6 juillet dernier, la CGT, FO et la CFE-CGC ont aujourd’hui refusé l’avenant encore plus favorable qui leur était proposé par les producteurs,  signifiant ainsi l’échec de la médiation confiée par la ministre de la Culture à Denis Berthomier.

Tout au long de ces 10 derniers mois de réunions et d’échanges nourris, au cours desquels toutes les parties ont eu le temps et l’opportunité de faire valoir leurs positions les producteurs de musique n’ont eu de cesse de proposer des solutions constructives pour garantir effectivement aux artistes, la rémunération minimale prévue par la loi Création.

L’accord conclu propose un point d’équilibre, fruit de concessions réciproques. Il permet au producteur et à l’artiste de choisir d’un commun accord, dans leur relation contractuelle, une rémunération plancher, exprimée sous forme de taux et/ou d’avance, conformément au protocole d’accord pour un développement équitable de la musique en ligne du 2 octobre 2015.

Il prend en compte la diversité des modèles de distribution, l’évolution des rémunérations dans le temps et reflète la diversité des situations des entreprises du secteur.

Ces avancées s’inscrivent dans un contexte de fragilité de la production locale,  dont le caractère déficitaire pour l’ensemble des producteurs a été récemment démontré (Ministère de la culture/ BearingPoint).

Les producteurs maintiennent leur proposition d’avenant à l’accord du 6 juillet et souhaitent continuer à faire œuvre de pédagogie auprès des syndicats d’artistes.

Contacts :

SNEP – Guillaume LEBLANC – 01 47 38 04 04

UPFI  – Jérôme ROGER            – 01 53 57 66 43 – http://www.upfi.fr/

FELIN – Philippe COUDERC  – 05 57 59 14 13 – http://fede-felin.org/

Capture logos SNEP UFPI & FELIN

 

Dans le cadre de la mise en œuvre des engagements figurant dans les « accords Schwartz », l’étude sur le partage des rémunérations entre producteurs phonographiques et artistes interprètes, réalisée par le cabinet BEARING POINT, a livré des résultats riches d’enseignements. Les producteurs de musique, majors comme indépendants ont pour la première fois donné accès au détail de leurs contrats et de leurs comptes afin de permettre un examen exhaustif des conditions financières de la production en France.

Cette étude dont la synthèse vient d’être publiée par le Ministère de la Culture, a porté sur 127 albums de nouveautés commercialisés en 2014, produits par les 3 majors et un panel de 16 producteurs indépendants représentatifs de ce secteur (PME et TPE), selon une cartographie établie par l’institut GFK.

Les albums sélectionnés ont fait l’objet à la fois d’une analyse portant sur les dispositions contractuelles encadrant la rémunération des artistes interprètes (taux, assiettes, abattements, avances) et la rentabilité des projets à partir des coûts de production et de promotion, rapportés aux revenus issus de leur exploitation sur une période significative (1er janvier 2014 – juin 2016).

Cette étude réaffirme, comme l’ont démontré les producteurs à plusieurs reprises ces dernières années, que la production locale de nouveautés s’exerce dans des conditions très majoritairement déficitaires.

Un contexte qui justifie le maintien et l’amélioration du dispositif de crédit d’impôt pour la production phonographique.

Taux de marge moyen de la production de nouveautés locales en % du chiffre d’affaires

 

  Analyse P&L des projets régis par un contrat d’exclusivité Analyse P&L des projets régis par un contrat de licence
Taux de marge moyen des producteurs de -18,3% à -41,4% de -19,9% à -23,5%

L’étude confirme également que les taux de redevance des exploitations en streaming, dépassant les 10%, sont supérieurs à ceux des exploitations physiques.

 

Taux de redevance pour les exploitations physiques

Taux de redevance pour les exploitations en streaming

Contrat d’exclusivité

Contrat de licence

Contrat d’exclusivité

Contrat de licence

Taux compris entre 10,4% et 10,7%

Taux compris entre 21,8% et 25,4%

Taux compris entre 10,6% et 10,9%

Taux compris entre 24,8% et 27,3%

Note : l’assiette de calcul des redevances diffère selon que le producteur s’auto distribue ou non. En cas de distribution par un tiers, ce qui est en général le cas pour les producteurs indépendants, l’assiette est nette des coûts de distribution, ce qui n’est pas le cas des majors qui sont toutes auto distribuées. Les taux des deux études ne sont par conséquent pas directement comparables.

Près d’1/5 du chiffre d’affaires des producteurs est reversé directement aux artistes, après application des abattements et en tenant compte des avances non récupérées et des cachets.

Le niveau moyen des rémunérations versées aux artistes principaux tend à augmenter pour les exploitations numériques et le partage de la valeur entre producteurs et artistes est favorable à ces derniers, compte -tenu du caractère structurellement déficitaire de la production locale.

Les producteurs de musique du SNEP, de l’UPFI et de la FELIN comptent sur les résultats de cette étude pour renforcer la compréhension mutuelle et le dialogue entre artistes et producteurs, notamment dans le cadre des débats en cours entre les partenaires sociaux de la branche de l’édition phonographique visant à définir une garantie de rémunération minimale pour le streaming.

 

Contacts :

SNEP – Guillaume LEBLANC – 01 47 38 04 04

UPFI  – Jérôme ROGER        – 01 53 57 66 43

FELIN – Philippe COUDERC  – 05 57 59 14 13

L’édition 2017 de « l’Economie de la production musicale » est disponible !

Découvrez la  synthèse des chiffres du marché de la musique enregistrée, en France et dans le monde, enrichie des données inédites sur la consommation et la distribution de musique physique et numérique, les meilleures ventes, les meilleures diffusions, les certifications.

1ère de couv_Guide Eco 2017

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L’Economie de la Production Musicale – Edition 2017

SOMMAIRE

Chapitre 1 : Le marché français de la musique enregistrée et la vitalité de la production française en 2016

Chapitre 2 : La consommation de musique : le streaming poursuit sa spectaculaire ascension

Chapitre 3 : Le marché mondial en 2016

Chapitre 4 : Musique et Médias

Chapitre 5 : Les acteurs de la distribution de musique

Chapitre 6 : Les artistes qui ont marqué l’année 2016

Les producteurs de musique du Syndicat National de l’Edition Phonographique remercient chaleureusement la ministre de la Culture pour la qualité de son écoute à l’occasion de leur rencontre, au Midem ce jeudi 8 juin, à Cannes.

 « Cette première rencontre avec les professionnels de la musique constitue indiscutablement un signal positif pour la filière musicale et illustre une volonté de travailler activement ensemble au rayonnement de ce secteur d’avenir et d’excellence pour la culture française », a déclaré Guillaume Leblanc, directeur général du SNEP.

 Dans un contexte de mutation des usages vers la consommation de musique en streaming, qui permet de dessiner des perspectives économiques encourageantes pour les producteurs et les artistes, les producteurs du SNEP retiennent particulièrement trois chantiers prioritaires évoqués par la ministre.

 Afin de garantir la juste rémunération des acteurs de la création sur les plateformes de musique en ligne, il est indispensable de clarifier le statut de l’hébergeur, dans le cadre de la réforme de la directive sur le droit d’auteur, dans la droite ligne des efforts déployés par la France depuis plusieurs années sur ce sujet.  

 Le soutien à la création et à la diversité culturelle passe également par une politique plus ambitieuse en matière de protection des droits de propriété intellectuelle sur Internet, notamment à l’attention des sites faisant commerce de contenus illicites.

 La musique est enfin un formidable vecteur d’influence et de rayonnement pour notre culture, ce qui justifierait que les pouvoirs publics s’engagent dans une politique volontariste de soutien du développement de la carrière internationale de nos artistes. 

 Sur tous ces sujets, le SNEP continuera d’être force de proposition pour promouvoir un secteur dynamique qui incarne l’excellence de la culture française et participe à l’attractivité du territoire et à l’éducation artistique et culturelle de nos concitoyens