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Le rapport rendu par Christian Phéline sur le partage de la valeur de la musique à l’ère  numérique établit un constat dont certains éléments sont partagés par les producteurs de musique : une substantielle évasion de valeur au bénéfice de l’aval de la filière (moteurs de recherche et fournisseurs d’accès) ; un potentiel de monétisation entravé notamment par les usages illicites ou par les offres légales gratuites.

Mais, ce rapport est cruellement décalé par rapport à la vitesse de progression du marché de la musique en ligne car il se fonde en grande partie sur certains constats formulés il y a 5 ans. Par conséquent, il se trompe d’enjeu : l’essentiel n’est pas de partager une (encore) très faible valeur mais de créer les conditions permettant l’essor d’un grand marché de la musique en ligne qui bénéficiera à tous les acteurs de l’industrie musicale.

C’est la raison pour laquelle le SNEP et l’UPFI sont en total désaccord avec les préconisations formulées par le rapport Phéline qui tendent par ailleurs à stigmatiser, de façon injustifiée, le métier de producteur de  phonogrammes.
Une fois de plus, les producteurs de musique déplorent que leur profession fasse l’objet d’une telle suspicion de la part des pouvoirs publics alors que leurs revenus se sont effondrés de plus de moitié en 10 ans et que des milliers d’emplois ont disparu. C’est la négation même d’une réalité économique incontestable.
Après 10 ans de débats stériles sur la licence globale, de commissions et de rapports sur le partage de la valeur, il est grand temps que les pouvoirs publics changent d’angle de vue. Le développement du marché de la musique en ligne a besoin d’un soutien fort de la part des pouvoirs publics, à condition de ne pas de se tromper d’enjeux et de fixer les bons cadres en terme de mesures et de régulation : une fiscalité favorable à la musique en ligne, un financement ambitieux et pérenne pour la production musicale en France, le maintien et le renforcement de la lutte contre les usages illicites et l’instauration d’une rémunération compensatoire pour corriger le transfert de valeur dont ont bénéficié les intermédiaires.
Annexe
3 raisons principales qui conduisent à l’inutilité des recommandations du rapport Phéline :
–          Les producteurs de phonogrammes ont démontré que le développement du marché du stream devrait conduire à un rééquilibrage naturel dans le partage des revenus entre les principaux acteurs de l’industrie musicale : un niveau de rémunération plus élevé pour les artistes, un maintien voire une légère baisse de la rémunération des producteurs et une diminution de celle des plateformes, justifiée par le niveau de leurs charges rapporté à la croissance des revenus liés au stream. Ce qui leur permettra d’afficher des bénéfices comparables à ceux inhérents à toute activité de distribution. C’est pourquoi, rien ne justifie l’intervention du législateur pour encadrer les négociations entre producteurs et plateformes et ce dans un marché largement mondialisé.
 –          Sur le degré de transparence des relations contractuelles avec les artistes et le niveau de leurs revenus : dans un marché hyperconcurrentiel où les pouvoirs de négociation des artistes se sont considérablement élevés, rien ne justifie une régulation des pratiques par voie de  négociation collective. Les producteurs de phonogrammes s’insurgent contre la menace brandie d’une gestion collective obligatoire des rémunérations versées aux artistes en cas de refus d’emprunter cette voie.
–          Enfin, l’extension du régime de la licence légale au webcasting n’est conforme ni à la constitution française ni au droit européen. Au contraire, le SNEP et l’UPFI estiment qu’il est grand temps de se poser la question du maintien d’un régime de licence légale pour la radiodiffusion et la communication au public des phonogrammes. A l’ère d’internet et de la dématérialisation des supports, la radio est devenue un mode d’exploitation à part entière de la musique. Et la licence légale est le fruit d’une anomalie historique, créée en 1985 à l’ère de l’analogique.

 

Contacts
SNEP | 01 47 38 04 04 | Guillaume Leblanc – Directeur Général
UPFI | 01 53 77 66 40 | Jérôme Roger – Directeur Général

Disparition de Jean-Louis Foulquier – 12/12/2013

C’est avec une vive émotion que les producteurs de musique membres du Snep ont appris la disparition de Jean-Louis Foulquier.

 

Homme de radio mais avant tout homme de musique, il a accompagné toute une génération d’artistes vers leur public, avec une bienveillance et une passion intacte après toutes ces années. Il fut un homme de transmission, un ambassadeur de talents infatigable et les Francofolies resteront le symbole de son enthousiasme et de sa générosité.

Il restera dans le cœur et la mémoire des producteurs comme complice fidèle, un professionnel emblématique, un homme de conviction qui a toujours su porter haut les ambitions artistiques et fédérer  toutes les énergies autour des projets qui l’enthousiasmaient.

Le SNEP adresse à sa famille et à ses proches ses sincères condoléances.

 

Contact SNEP : Guillaume LEBLANC – 01 47 38 04 04

Communiqué du 11/12

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Les producteurs de musique du SNEP et de l’UPFI dénoncent depuis plusieurs années le manque d’exposition de la musique à la télévision, notamment aux heures de grande écoute. En juin dernier, le Conseil supérieur de l’audiovisuel validait d’ailleurs ce constat en soulignant labaisse de 66% de l’offre musicale sur les chaînes gratuites entre 20H30 et 23H.

 

La publication par le Conseil supérieur de l’audiovisuel du bilan d’activité de la chaine M6 pour l’année 2012 confirme la dégradation de la place de la musique sur cette chaine. En effet, ce bilan souligne que « pour la première fois, M6 ne parvient pas à remplir son obligation de production en matière d’émission musicales et d’émission de divertissement à composante musicale », pourtant inscrite dans le marbre de la convention de M6.

Le CSA souligne en outre la disparition totale de la musique aux heures de grande écoute M6, qu’illustrent à la fois l’absence de grande émission musicale évènementielle et la concentration de la diffusion de musique entre minuit et six heures du matin.

Le groupe M6, aujourd’hui mis en garde par le gendarme de l’audiovisuel, ne saurait réduire la musique à un rôle de faire-valoir sur toutes ses antennes, une situation tout simplement inacceptable, alors que la présence de la musique et l’exposition des artistes à la télévision constituent un enjeu déterminant pour toute la filière musicale.


Contact SNEP : Guillaume LEBLANC – 01 47 38 04 04
Contact UPFI : Jérôme ROGER – 01 53 77 66 40

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Tags : culture / musique/ croissance / économie / industrie / numérique
Liens : 11 2013 Panorama Industries culturelles et créatives –  www.francecreative.fr

La filière musicale, partie prenante du 1er « Panorama des Industries Créatives et Culturelles en France » salue un état des lieux édifiant :
Avec 1,2 million d’emplois et 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le secteur des ICC  est un fleuron dynamique de l’économie française.

Continue reading « Premier panorama des Industries Créatives et Culturelles en France »

Les avances non recouvrables imposées par les majors de la musique aux plateformes de streaming internationales, et les prises de participation qu’elles obtiennent dans le capital de ces dernières en échange de l’ouverture de leurs catalogues, sont les deux véhicules d’une captation pour partie indue de la valeur ajoutée de ce marché, qui contribue à le déséquilibrer.

Dans le concert des critiques émises à l’encontre du streaming, on entend la voix des artistes et celles des petits labels indépendants, mais jamais celle des majors. Et pour cause, puisqu’elles se satisfont du modèle, et savent en tirer partie à plus d’un titre. Au risque, cependant, de déséquilibrer le marché de la musique en ligne et d’en compromettre le développement. Le streaming reste en effet un marché inéquitable, en raison de certaines pratiques déloyales du music business en vigueur dans le numérique, qui se sont instituées comme règle à une échelle internationale.

Ces pratiques pourraient compromettre, dans les prochains mois, la signature par l’organisme Merlin, qui représente plus de 20 000 labels indépendants dans le monde, des accords de licence négociés actuellement avec certains opérateurs de nouveaux services de musique sur abonnement, comme Beats ou Samsung. « Le risque existe que nous soyons obligés de dire non »confie à GigaOM son PDG Charles Caldas. Tout dépend de ce que ces plateformes sont prêtes à payer aux labels indépendants, alors qu’il ne reste bien souvent que des miettes à ramasser sur la table une fois que les trois majors ont été servies.

Le PDG de Merlin met en cause les avances sur royalties non recouvrables exigées par les majors, sur la base de leur part de marché dans la distribution physique. Ce n’est pas le bon référent, enrage Charles Caldas, car sur le marché physique, l’espace d’exposition est limité et dominé par les sorties des majors, ce qui n’a pas lieu d’être sur les plateformes de streaming, où l’espace est illimité, et la part de marché des indés plus importante.

Part de marché sous-évaluée

En 2012, la part de marché globale des indés aux Etats-Unis était de 12 %, selon les données de Nielsen Soundscan, qui excluent cependant du calcul les ventes des labels indés distribués par les majors ou certaines de leurs succursales, comme Alternative Distribution Alliance, Caroline, RED ou Ingrooves. Recalculée par Billboard, la part de marché « labels » – et non pas « distributeur » – des indés au premier semestre 2013, marchés physique et numérique confondus, serait en réalité de 34,5 % aux États-Unis, et supérieure à celle du numéro un du marché Universal Music.

Une étude déjà ancienne réalisée par Merlin, couvrant la période de janvier 2010 à mars 2011, établit que la part de marché des indés dans le numérique était déjà supérieure de 58 % à l’époque – quand le développement du streaming était encore balbutiant – à ce qu’elle était dans le monde physique. Lesdonnées Nielsen Soudscan, qui accordent aux indés une part de marché « distributeur » de 16,4 % dans le téléchargement d’albums au premier semestre 2013 aux États-Unis, contre 9,7 % dans la vente de CD en magasin, abondent dans le même sens.

La part de marché des indés dans le seul numérique aux États-Unis se situe donc plutôt aux alentours de 40 %, et peut-être bien plus encore dans le streaming – selon un récent pointage de Merlin, celle que détiennent ses membres dans le streaming est supérieure de 20 % à ce qu’elle est dans le numérique. Or à travers les avances non recouvrables négociées avec les plateformes, les majors n’en revendiquent pas moins 75 % de la valeur ajoutée du streaming sur la base de leur part du marché physique, ce qui a tout l’air d’une captation de valeur indue.

Plus-values financières en perspective

Ce n’est cependant pas le seul canal par le biais duquel cette captation de la valeur du streaming par les majors s’exerce. Fortes du caractère incontournable de leurs catalogues pour les plateformes de streaming internationales, elles parviennent également à obtenir d’elles, sous couvert du secret des affaires, des participations dans leur capital susceptibles de leur valoir d’empocher à terme des plus-values financières considérables. A la veille du rachat de Youtube par Google en octobre 2006, trois des quatre majors de la musique s’étaient ainsi vues concédé in extremis une participation dans le capital de la plateforme de vidéo, qui leur avait permis de réaliser dès le lendemain, à la conclusion de cette acquisition de 1,65 milliards de dollars, une plus-value financière de 50 millions de dollars chacune.

En septembre 2008, l’organisme Merlin s’était élevé contre la constitution d’un joint-venture entre MySpace Music et les quatre majors d’alors, sans qu’aucune participation ne lui soit concédée. Entre temps, Merlin est parvenu à obtenir une participation dans le capital de certaines plateformes, au même titre que les majors. Ce fut le cas lors des négociations initiales avec Spotify, au terme desquelles les quatre majors et Merlin ont eu conjointement accès à 18 % de son capital pour un montant de 8800 €, selon le site suédois Computer Sweden1. Neuf mois plus tard, la compagnie était valorisée 193 M€ lors d’une levée de fonds au cours de laquelle le fonds d’investissement britannique Wellington Partners a acquis une participation de 3,8 % pour… 6,5 M€. Et lors de sa dernière levée de fonds en novembre 2012, Spotify était valorisé à hauteur de 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros).

De quoi donner une idée, en dépit des mécanismes de dilution consécutifs à chaque levée de fonds, des gains financiers que les majors et Merlin sont susceptibles de réaliser dans le cadre, par exemple, d’une introduction en bourse ultérieure de la compagnie. Cette perspective, cependant, ne va pas sans soulever de nombreuses questions. D’une part, Merlin, qui revendique une part de marché de 10 % dans le numérique avec ses 20 000 membres, est loin de représenter la totalité des labels indépendants. D’autre part, rien ne contraint contractuellement ni les majors, ni les labels indépendants membres de Merlin, à répartir une part de ces gains financiers éventuels aux artistes. Des artistes qui en bout de chaîne sont les plus mal lotis, puisqu’ils ne voient jamais la couleur, non plus, des surplus d’avances non recouvrés, le cas échéant, par l’exploitation réelle des catalogues.

1 Selon TechCrunch, la répartition des participations concédées en 2008 par Spotify était la suivante :
– Sony BMG : 5,8 % (payés 2935 €)
– Universal Music : 4,8 % (payés 2446 €)
– Warner Music : 3,8 % (payés 1957 €)
– EMI : 1,9 % (payés 980 €)
– Merlin : 1 %  (payés 490 €)

Disparition de Bernard Carbonez

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Les membres du SNEP et de la SCPP ont appris avec une profonde tristesse la disparition de Bernard Carbonez. D’origine belge, ce producteur a commencé sa carrière dans l’industrie phonographique en 1978, fut PDG d’Ariola Belgique avant de prendre la tête d’Ariola France, filiale du groupe allemand BMG (Bertelsmann Music Group). Il fut ensuite nommé PDG de BMG France. A ce titre, il fut également le Président du Snep.

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